Je cherche du emploi. Peut-être c’eſt ma faute, je peut bien ſûre voir qu’il y avait des choſes que je pourrait avoir fait d’une façon différente ; mais je ne peut m’empêcher de penſer que ma chute eſt due à mon mal-ajuſtement à la politique interne du département. J’espère avoir appris quelque choſe, pour être plus capable de bien contribuer au future.
Une partie de cette politique départementale eſt de, comment me dit un ancien chef, ne pas déranger le vaißeau avec, comment me diſait un ami, des choſes que le gens ne veulent ou ne peuvent pas écouter. Je penſe qu’on me permettra de citer ici extenſivement Alexis de Tocqueville, De la Démocratie en Amérique, tome II, première partie, chapitre X, « Pourquoi les Américains s’attachent plutôt a la pratique des sciences qu’à la théorie », mes griffes :
Si les lumières qui nous éclairent venaient jamais à s’éteindre, elles s’obscurciraient peu à peu et comme d’elles-mêmes. À force de se renfermer dans l’application, on perdrait de vue les principes, et, quand on aurait entièrement oublié les principes, on suivrait mal les méthodes qui en dérivent ; on ne pourrait plus en inventer de nouvelles et l’on emploierait sans intelligence et sans art de savants procédés qu’on ne comprendrait plus.
Lorsque les Européens abordèrent, il y a trois cents ans, à la Chine, ils y trouvèrent presque tous les arts parvenus à un certain degré de perfection, et ils s’étonnèrent qu’étant arrivés à ce point, on n’eût pas été plus avant. Plus tard, ils découvrirent les vestiges de quelques hautes connaissances qui s’étaient perdues. La nation était industrielle ; la plupart des méthodes scientifiques s’étaient conservées dans son sein ; mais la science elle-même n’y existait plus. Cela leur expliqua l’espèce d’immobilité singulière dans laquelle ils avaient trouvé l’esprit de ce peuple. Les Chinois, en suivant la trace de leurs pères, avaient oublié les raisons qui avaient dirigé ceux-ci. Ils se servaient encore de la formule saris en rechercher le sens ; ils gardaient l’instrument et ne possédaient plus l’art de le modifier et de le reproduire. Les Chinois ne pouvaient donc rien changer. Ils devaient renoncer a améliorer. Ils étaient forcés d’imiter toujours et en tout leurs pères, pour ne pas se jeter dans des ténèbres impénétrables, s’ils s’écartaient un instant du chemin que ces derniers avaient tracé. La source des connaissances humaines était presque tarie ; et, bien que le fleuve coulât encore, il ne pouvait plus grossir ses ondes ou changer son cours.
Cependant, la Chine subsistait paisiblement depuis des siècles ; ses conquérants avaient pris ses mœurs ; l’ordre y régnait. Une sorte de bien-être matériel s’y laissait apercevoir de tous côtés. Les révolutions y étaient très rares, et la guerre pour ainsi dire inconnue.
Il ne faut donc point se rassurer en pensant que les barbares sont encore loin de nous ; car, s’il y a des peuples qui se laissent arracher des mains la lumière, il y en a d’autres qui l’étouffent eux-mêmes sous leurs pieds.
Qui me connaît ſaura que je penſe que ça nous eſt déjà partiellement arrivé, au moins dans la geſtion de baſes de données, & que ça doit arriver en autres ſciences außi, premièrement l’Informatique et les Humanités.
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