C’eſt frappant comment les grands philoſophes prévoient le future. C’eſt ainſi avec Francis Alva Schäffer en théologie, c’est ainſi avec Alexis de Tocqueville en politique.
Je parlerai prochainement, Dieu voulant, ſur Schäffer en mon blog anglophone. Ici, il y a déjà pluſieurs ſemaines que je veux parler ſur Tocqueville, ſurtout ſon deuxième tome de la démocratie en Amérique.
Au chapitre XX de La démocratie en Amérique, tome II, première partie, Tocqueville conſtate ce que était encore une tendance, mais hui eſt un fact :
Les historiens qui vivent dans les temps démocratiques ne refusent donc pas seulement à quelques citoyens la puissance d’agir sur la destinée du peuple, ils ôtent encore aux peuples eux-mêmes la faculté de modifier leur propre sort, et ils les soumettent soit à une providence inflexible, soit à une sorte de fatalité aveugle. Suivant eux, chaque nation est invinciblement attachée, par sa position, son origine, ses antécédents, son naturel, à une certaine destinée que tous ses efforts ne sauraient changer. Ils rendent les générations solidaires les unes des autres, et, remontant ainsi, d’âge en âge et d’événements nécessaires en événements nécessaires, jusqu’à l’origine du monde, ils font une chaîne serrée et immense qui enveloppe tout le genre humain et le lie.
Ici je me trouve dans une poſition de contradiction interne : par une cotée, je crois que ces historiens ont un peu de raiſon. Comme diſent des analyſtes tels que le pſeudo-Spengler, l’Hiſtoire peut ſouvent être vue comme une ſérie de tragédies, dans leſquelles les gens n’ont pas beaucoup des opportunités de changer ses idées ou sa perſonnalité ; e j’ajoute que, ſi les individus n’ont pas beaucoup, les peuples encore moins, preſque aucune latitude.
Mais par contre, comme le même pſeudo-Spengler nous dit, il y a la converſion ; e j’ajoute que, ſ’il eſt un miracle, croire en Dieu, c’eſt croire en miracles. La converſion des peuples & nations n’exiſte pas, seulement la des individus, & la converſion d’un nombre d’individus ſuffiſant à un changement du caractère des nations ne ſemble pas probable ces jours ci. Mais, qui ſache ce que Dieu peut faire ? Moi, je crois encore que nous nous dirigeons envers une nouvelle Âge des Ténèbres, mais parfois j’ose encore eſpérer qu’un miracle arrive pour ſauver l’héritage européenne.
Ça me rapporte à monsieur de Tocqueville & les historiens des ſiècles démocratiques. L’Europe ſubit hui une envie de mort ; ces historiens ne faiſent plus que la ſatiſfaire, en niant la poßibilité ou même le beſoin d’une converſion (changement).